vendredi 14 novembre 2014

l'Armorial de La Planche - 1669 - Gouvernement de Guyenne - Sénéchaussée du Périgord

 S   uite de la visite d'un des plus anciens manuscrits des armoiries de villes et de villages de France, dessinées à la plume et peintes à l'aquarelle, antérieur de trois décennies  à l'Armorial Général de France de Charles d'Hozier !  Voir la description initiale : →

Nous poursuivons avec la découverte du Gouvernement Général de Guyenne. Nous l'avons abordé les dernières fois, il est composé de nombreux anciens duchés ou comtés rattachés les uns après les autres au royaume de France, le tout dernier étant le Béarn, acquis en 1620 par un Édit de Louis XIII.  Ces entités administratives du royaume sont découpées en généralités et en sénéchaussées (pour le sud du pays).  Nous allons découvrir la septième de ces sénéchaussées : l'ancien comté du Périgord.  C'est assez rare pour le signaler, mais c'est globalement toujours le même contour du département actuel de la Dordogne, créé en 1790, mais que l'on nomme encore communément le Périgord. 
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  Voici l'extrait d'une carte datant de la fin du XVIIIe s. , donc postérieure d'un siècle, mais sur laquelle j'ai reconstitué les limites administratives de notre région :
 Vous pouvez cliquer sur toutes les images pour les agrandir
Les fragments de manuscrits proviennent toujours du Volume II. Pour enrichir l'étude, j'ai mis en bonus l'extrait équivalent (quand il existe) dans l'Armorial Général de France*  (1696-1711), établi par Charles-René d'Hozier, et comme auparavant, j'ai placé le blason actuel en-dessous, pour comparer les différences ou au contraire la constance des figures dans le temps.

(*) Armorial Général de France - volume XIII - Guyenne - Généralité de Bordeaux (BNF Paris)



Périgueux (Dordogne)

  Le blason de Périgueux a parfois été représenté avec le château posé sur une terrasse de sinople. Ce château représente les anciens remparts disparus de la ville fortifiée.
  De manière étonnante, concernant la principale ville de la province de Périgord, son blason n'a pas  été répertorié ni enregistré dans l'Armorial Général de France, alors qu'un grand nombre de villes secondaires l'ont bien été. Ce n'est pas un cas unique, nous verrons encore ce paradoxe reproduit dans un certain nombre d'autre provinces.



Sarlat - la Canéda (Dordogne)

  On ne connaît pas la date exacte de l'adoption de l'emblème de la salamandre. On sait en revanche que le blason de Sarlat était auparavant un "S" majuscule correspondant à l'initiale du nom de la ville. À l'occasion de changements de frontières, le "S" se transforma en salamandre qui était l'emblème du roi François Ier. Cette transformation eut lieu probablement parce que la forme de la salamandre ressemble à un "S" et qu'ainsi la ville ralliait la tendance du moment sans trahir les origines de son blason. Depuis, la salamandre est restée sur le blason de Sarlat et se décline dans la ville sous diverses formes (sculptures sur les bâtiments, poinçons sur les pavés...) source texte : fr.wikipedia.org
  La Planche a dessiné une salamandre d'argent sur son brasier d'or :  mais c'est alors la copie de l'(ancien) blason de la ville du Havre !  Sarlat se différencie en effet par le fait que la salamandre est d'or sur un brasier du même métal...


Bergerac (Dordogne)

Le blason découle d'un sceau de 1322. En 1995, les trois fleurs de lis en pal ont remplacé le semé.
Les fleurs de lys symbolisent à l’origine l’attachement de Bergerac à la cause royale. C’est en 1322, en effet sous la pression de Charles IV Le Bel, que le seigneur de Bergerac : Renaud de Pons, dont les habitants avaient fort à se plaindre, signa les "Status et coutumes de la ville de Bergerac", lui donnant ainsi son autonomie. Alors le sceau des Consuls de Bergerac sera composé du dragon et des fleurs de lys.
La "légende du Coulobre " rapporte qu’un monstre affreux nommé "La Gratusse" causait d’effroyable ravages dans notre région. Caché dans une caverne non loin de la localité de Lalinde, il s’en prenait tout particulièrement aux mariniers de la Dordogne qu’il attirait dans son antre et dévorait. Or, Saint-Front, évêque de Périgueux, chassé de cette ville par la persécution qui y sévissait alors, s’était réfugié sur les coteaux qui surplombent la rivière. Il vint à bout de la bête en allumant un bûcher et en ordonnant au monstre soumis de s’y entraîner et en le précipitant dans les flots de la Dordogne ? La légende comporte plusieurs variantes. Quoiqu’il en soit on montre encore dans le pays "le Saut de la Gratusse" proche de la chapelle de Saint-Front, qui s’ouvre sur un large panorama sur la vallée.  source texte : http://marjac-nouveaudepart.blogspot.fr/2007/03/blason-de-bergerac.html
 On remarquera la variante de couleurs enregistrée à l'Armorial Général de France où les deux quartiers du blason parti sont d'azur. Cette configuration a d'ailleurs été maintenue à la Restauration en 1818 dans la lettre patente accordant le rétablissement des armes de la ville (source : Archives Nationales - Paris).

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D'autres lieux ou villes sont juste décrits par le texte, sans blason ni mention s'y rapportant :

- avec un contour de blason vide, sans description  : Mussidan, Lalinde, Villefranche (-de-Périgord), Domme, Beaumont (-du-Périgord), Molières, Montpazier, Montignac, Nontron.

- sans blason ni mention s'y rapportant :  La Force, Cadouin (Abbaye), Terrasson (-la-Villedieu), Saint-Cyprien, Limeuil, Issigeac, Eymet, Belvès, Miremont (château à Mauzens-et-Miremont), Couze (-et-Saint-Front), Savignac, Brantôme, Thiviers, Montréal (château à Issac),

# cependant, quelques années plus tard, certaines villes (en gras, ci-dessus) ont été enregistrées et blasonnées dans l'Armorial Général de France (des blasons toujours d'actualité aujourd'hui, à quelques détails près, comme Lalinde, Domme ou Thiviers avec des émaux ou des figures différents) :


Mussidan (Dordogne)

Lalinde (Dordogne)

Domme (Dordogne)

Beaumont -du- Périgord
(Dordogne)

Nontron (Dordogne)

Issigeac (Dordogne)

Belvès (Dordogne)

Brantôme (Dordogne)

Thiviers (Dordogne)



 # et pour être complet avec l'Armorial Général de France, on peut encore rajouter ces dernières villes appartenant à la province du Périgord et qui n'ont pas été mentionnées dans le manuscrit de La Planche :
Excideuil (avec même 2 blasons différents pour ce nom), Bourdeilles, Ribérac et Saint-Pardoux-la-Rivière, Saint-Georges-de-Montclard.
Ces blasons sont pour la plupart encore d'actualité, à quelques détails près.

Excideuil (Dordogne)

Bourdeilles (Dordogne)


Ribérac (Dordogne)

Saint-Pardoux -
La Rivière
(Dordogne)

commune de Saint-Georges 
-de- Montclard (Dordogne)


# et pour finir avec l'Armorial Général de France, on peut encore citer cette communauté religieuse dont les armoiries ont été transférées plus tard, partiellement, à la commune sur le territoire de la quelle elle était située, à savoir aujourd'hui la commune de:
Saint-Astier.

commune de
Saint-Astier (Dordogne)




A bientôt pour une nouvelle série ... →


Crédits :
les blasons "modernes" sont empruntés  à :
- http://labanquedublason2.com/ (dessins :  Jean-Paul Fernon) 

- http://armorialdefrance.fr/


  Et je remercie particulièrement les personnes responsables de la Bibliothèque et des Archives du Musée du Château de Chantilly :  http://www.bibliotheque-conde.fr/


             Herald Dick  


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